Les Anciens Forgerons et Maréchal-Ferrant
A Petit Palais, trois forgerons se sont successivement installés dans le bourg. Ils ont été bien connus des anciens.
Leurs descendants ou leurs proches nous ont raconté.
Monsieur DANTONY :
Le premier, M. Alphonse Dantony, est né en 1888 à St. Emilion. En 1908 il part Compagnon du devoir en Touraine en tant que forgeron/serrurier.
Il se marie en 1914. Il est rapidement mobilisé pour la 1ére. Guerre mondiale. Fait prisonnier, il s’évadera par deux fois et ne retournera pas au front. En passant par la Belgique et l’Angleterre, il revient en France et travaille à l’usine Quibel de Coutras où il contrôle la fabrication d’obus.
Il entretient de bonnes relations avec son patron qui devient le parrain de son fils Armand, né en 1921 à Petit Palais.
A la fin de la guerre M. Dantony s’installe forgeron-serrurier à Petit Palais dans une partie de leur maison qui est, actuellement habité par son fils Armand. Celle-ci a été rénovée en 1949.
Son premier travail de forgeron réalisé à Petit Palais était la grille qui entoure leur maison pour la sécurité de leur jeune fils. Le deuxième ouvrage était la réalisation de la grille de la petite maison rénovée à côte de la Mairie et qui appartient toujours à la commune. A l’époque il était payé en Louis d’or.
Passionné par la serrurerie, il invente un système de serrure impossible à ouvrir à l’époque si ce n’est qu’avec une clé triangulaire en sa possession.
Son fils Armand conserve toujours l’enclume et tous ses outils. Nous avons pu les voir et les photographier.
C’est un fabuleux témoignage d’un métier presque oublié.
Monsieur BAYLE :
Deuxième forgeron à Petit Palais, était installé dans le bourg, le long de la départementale 21, dans un local ayant ensuite appartenu à la famille Macquard.
Monsieur FEYTIT :
Le troisième forgeron connu est M. Louis Feytit appelé Jean en famille.
Il est né à Petit Palais le 4 novembre 1906 et décédé à Petit Palais le 12 février 1965.
Il était le fils de Jean Feytit né le 2 décembre 1876 à Abzac, décédé à Petit Palais le 6 novembre 1942 et de Louise Murzeau née à Eygurande Gardedeuil le 20 septembre 1883, décédée à Petit Palais le 3 juillet 1966. Leur mariage a été célébré le 2 décembre 1904 à la mairie d’Eygurande.
M. Jean Feytit a habité au lieu dit « Chouteau » et était cantonnier à Petit Palais.
M. Feytit avait une activité essentiellement centrée sur la forge et l’aiguisage des charrues indispensables pour le labour des champs et des vignes.
Son fils, M. Louis Feytit a acheté le fonds de commerce à la sortie de Petit Palais en direction de St. Médard de Guiziéres, à M. Adolphe Bayle en juillet 1934, qui détenait un atelier de forge et de serrurier. Puis il a acheté un terrain à Petit Palais le 9 juin 1934 à la famille Viaud pour construire la forge. M. Louis Feytit a employé M. Yvan Vergnaud, son cousin, en tant qu’apprenti puis ouvrier forgeron.
Au décès de M. Feytit, M. Vergnaud a racheté le fonds de commerce et l’immeuble le 23 février 1965et a élargi les activités par des travaux d’électricité et de plomberie.
En plus du travail de forgeron celui-ci détenait les postes à essence et sa femme Jeanne tenait une quincaillerie.
Le Maréchal-ferrant :
Métier vieux de plus de 3000 ans, le terme de maréchal provient de l'ancien francique (parler germanique des Francs installés en Gaulle) Marhskalk qui désignait un domestique qui soignait les chevaux. Le mot maréchal a ensuite pris deux sens différents : celui désignant l'artisan chargé de ferrer les chevaux et l'autre qui désigne l'officier préposé aux soins des chevaux. Le mot maréchal-ferrant a été ensuite créé pour distinguer ces deux métiers.
Ce métier exige des connaissances, une bonne habileté manuelle, de l'observation, de la réflexion et une grande disponibilité.
Autrefois, le propriétaire d'un cheval le menait au maréchal-ferrant. De nos jours, ce dernier se déplace sur le lieu du travail à accomplir et dispose de tous les outils nécessaires dans une camionnette : fers, four à gaz, seaux, licols, tabliers, marteaux et autres outils… De nos jours, le maréchal-ferrant ne forge plus lui-même les fers à cheval à l'exception notable de ceux de la Garde républicaine.
M. Ludovic Bordes, installé au lieu-dit « Pilot » commune de Lussac , faisait le métier de maréchal-ferrant pour les agriculteurs de Petit Palais. Il ferrait les chevaux chez lui car il avait tout le matériel nécessaire pour chauffer les fers et les ajuster.
Ce procédé n’était pas indispensable pour les bœufs donc il pouvait le faire à Petit Palais où il venait de temps en temps dans un local qui se trouvait à peu près où se situe actuellement la station d’épuration du lotissement « Le Val de Petit Palais » . Ce local avait appartenu précédemment à un autre maréchal-ferrant, M. Dauriac, qui habitait St. Médard de Guiziéres.
A cet endroit, le maréchal ferrant disposait d’un habitacle composé de 4 poutres verticales recouvertes d’un toit, appelé « travail ». Des sangles et de poulies servaient à immobiliser les bœufs tandis que les chevaux étaient parfois tenus par un anneau de cuir passé dans un bâton, lui serrant la lèvre supérieure.
Nous pouvons voir un « travail » actuellement à l’écomusée de Montagne.
Parmi l’outillage on trouvait des rabots pour niveler les sabots, des marteaux pour fixer les fers à l’aide de clous, et plusieurs types de pinces.
A l’occasion, il se déplaçait dans les fermes. Dans le début des années 60, les pneus ont remplacé les fers à cheval, ce qui sonna la fin de ce métier à Petit Palais.
Date de dernière mise à jour : 26/04/2017